Pour la sixième année consécutive, le CERTA Marseille et Résodys PACA Ouest unissent leurs efforts pour une réunion scientifique, rendez vous annuel de tous les spécialistes des troubles d’apprentissage de la région. Cette année, le thème retenu est celui des frontières des troubles dys, incluant plusieurs sous-thèmes qui ont, jusqu’ici, été peu ou pas traités lors de nos réunions et formations : les limites avec le syndrome d’Asperger, celles entre dysphasie et autisme, les spécificités des troubles dys chez l’adulte, l’influence des troubles du sommeil sur les apprentissages.

Le domaine des troubles d’apprentissage, couramment dénommés en langue française “troubles dys”, connaît actuellement d’importantes évolutions, tant au niveau des hypothèses étiologiques et des mécanismes qu’en ce qui concerne les concepts et les classifications. C’est ainsi que le DSM-5, paru en Anglais en mai 2013, a significativement modifié la nosographie des troubles en suggérant d’utiliser un terme générique, « troubles spécifiques d’apprentissage », pour se référer à tous les troubles de la lecture, du calcul ou de l’écriture, entérinant ainsi l’évidence clinique de leur fréquente association et suggérant des mécanismes communs. Le même DSM-5 a apporté une précision cruciale en incluant ces troubles parmi le champ plus vaste des « troubles du neuro-développement », un cadre nosographique incluant en outre les troubles de la communication, de la coordination du geste, et de l’attention avec ou sans comportements perturbateurs, mais aussi les troubles du spectre autistique sous ses différentes formes. Le but de la réunion de cette année est de faire le point sur ce nouveau panorama des troubles « dys » et s’interroger sur l’impact qu’il pourra avoir sur nos conceptions et nos pratiques en la matière. Par ailleurs, nous profitons de ce thème des « frontières des dys » pour traiter deux sujets rarement abordés dans nos réunions : celui du sommeil et ses relations avec les troubles d’apprentissage, et celui de l’adulte dyslexique, deux problématiques dont l’impact, longtemps sous-estimé, apparaît aujourd’hui comme primordial, tant en terme de diagnostic que de prise en charge et de compensation du handicap. A cet égard, seront présentés plusieurs travaux collaboratifs entre nos équipes cliniques et l’équipe du Laboratoire de Psychologie Cognitive dirigée par Pascale Colé.